Le
Coran de Mohammed Arkoun (Sous la direction de), Kasimirski (Traduction)
Présentation
de l'éditeur
Lors de sa parution, l'essai de traduction du Coran proposé par
Jacques Berque a été salué par les lecteurs et
la presse comme un événement important. Depuis, cet Essai
de traduction du Coran a été plébiscité
par la communauté scientifique. La réédition d'aujourd'hui
reprend le travail de relecture et de correction mené par l'auteur
en 1995. C'est donc l'édition définitive, épurée,
annotée et suivie d'une étude érudite sur le travail
de la traduction que le lecteur découvre (ou redécouvre)
aujourd'hui, mais dans un format et une maquette entièrement
repensés. Si le Coran est intraduisible comme le veut le credo
arabe, il est certain que des lectures nouvelles en langues étrangères
peuvent à tout moment en enrichir notre compréhension
et nous aider à mieux percevoir les ressources infinies d'un
Livre datant du VIIe siècle, et qui contient pas moins de 114
chapitres et 6219 versets.
Jacques Berque s'explique longuement sur les choix techniques qu'il
avait pris et sur le parti de traduire le Saint Coran non pas de manière
littérale, mais de manière sémantique. Dans cette
perspective, certaines images ou métaphores peuvent être
utilement rendues par des termes emblématiques dans la langue
d'arrivée. Inversement, il faudrait plus de mots pour traduire
des notions symboliques qui ne connaissent aucun équivalent direct.
Jacques Berque a opté pour une poétisation de la langue
de traduction, ici le français, pour rendre plus joliment que
d'autres traducteurs des mots comme : "dénégateurs"
pour mûnafiquîn, là où l'on acceptait docilement
le mot "hypocrites", ce qui visiblement nous éloigne
du sens initial. Il importait surtout à Jacques Berque de rendre
le beau phrasé arabe du Coran, fluide et assonancé, par
des tournures de phrases qui soient bien rythmées et stylisées.
Pari tenu.